Suite à l’atelier Storias qui proposait la fabrication d’un livre accordéon sur Olympe de Gouges, l’enseignante de la classe de CM1 – CM2 de l’école Pierre et Marie Curie (Saint-Nazaire) a à nouveau sollicité Les Apprimeurs pour imaginer un atelier en vue des Journées Mondiales de l’Océan, les 10 et 11 juin 2024.

Le cahier des charges était de prendre en compte que les élèves présenteraient leur projet à des enfants de maternelle et devraient donc s’adapter à un public de plus petits.

L’atelier s’est déroulé en six séances, entre le 26 mars et le 7 juin, au cours desquelles les élèves ont créé un kamishibaï (théâtre de papier japonais) reprenant trois épisodes de l’Odyssée d’Ulysse et ses compagnons : l’île des Cyclopes, l’île de Circé et l’île des Sirènes.

Découverte du kamishibaï 

Afin de familiariser les élèves avec ce support, Les Apprimeurs ont raconté Gare au hibou à la classe, puis ont proposé aux élèves de passer derrière le butaï (le petit théâtre en bois) pour s’essayer à la narration et comprendre le mécanisme du texte et des planches d’illustration.

Réécriture des épisodes 

Scindée en trois groupes, la classe a entrepris de réécrire les épisodes de l’épopée d’Ulysse. Les élèves ont été amenés à choisir une forme dialoguée, afin que chacun·e ait un rôle et que le récit soit vivant pour le public plus jeune. Chaque épisode a été découpé en cinq étapes. L’enseignante a fait travailler le texte à ses élèves entre chaque séance d’atelier.

Création de marottes 

En se basant sur des silhouettes fournies par Les Apprimeurs, les élèves ont fabriqué des marottes en papier rigide, qu’ils ont pu décorer avec force sequins et plumes, puis fixer sur des bâtons. Ces éléments permettent de mettre en évidence les personnages lors des dialogues et de faire vivre les illustrations.

Conception des planches d’illustrations : découverte du cyanotype 

Les Apprimeurs ont profité de cet atelier pour faire découvrir ce procédé d’impression, sur le principe de la photographie, qui colore les illustrations en bleu : couleur adéquate pour la Journée Mondiale de l’Océan ! Les élèves ont ainsi illustré cinq planches par groupe / épisode. Ils ont dessiné les décors en noir sur du papier calque, puis aposé ce calque sur des feuilles pré-enduites d’un mélange photosensible. Le tout a été glissé et compressé sous des plaques de plexiglas ou de verre et placé au soleil, dans la cour de l’école. Les feuilles devenues grises ont ensuite été rincées, c’est à ce moment que sont apparus les motifs dessinés en blanc, et le reste en bleu.

Finalisation des planches d’illustration : foire aux sequins !

Les élèves ont fixé leurs cyanotypes en A4 sur des planches plus grandes, au format du butaï. Les Apprimeurs leur ont ensuite laissé carte blanche pour “pimper” leurs illustrations : sequins, plumes, yeux mobiles, peinture et scotch à paillettes… toute exagération était évidemment fortement encouragée. En fin de séance et après séchage des planches, le kamishibaï de la classe était désormais prêt pour les représentations à venir !

Répétition générale dans la cour d’école

La dernière séance de l’atelier a permis de travailler le jeu, la narration et l’articulation avec le défilement des planches d’illustrations et la manipulation des marottes. Les élèves ont pu découvrir les épisodes illustrés et travaillés par les autres groupes et avoir une vision globale du kamishibaï créé collectivement.

Journée Mondiale de l’Océan : deux jours de représentations sur la plage

Les 10 et 11 juin 2024, l’école Pierre et Marie Curie a investi la plage en proposant des activités en de nombreux endroits. Les élèves de la classe de CM1 – CM2 ont installé leur table devant la mer pour recevoir les groupes de maternelle et ont joué leur kamishibaï plusieurs fois pendant les deux journées. L’épreuve du public et du bruit en extérieur leur a permis de peaufiner leur prestation au fur et à mesure des représentations.

Des élèves enthousiastes et un kamishibaï qui continue de vivre

Pendant les deux semaines qui ont suivi les Journées Mondiales de l’Océan, les élèves ont présenté leur création à d’autres classes de leur école. Ils ont également fait un échange avec une classe allophone d’un collège, dont les élèves avaient eux-mêmes créé un kamishibaï. 

Globalement, les élèves ont apprécié le travail en groupe et ont gagné en compréhension du récit en se le réappropriant et au gré des représentations.

Le kamishibaï et le cyanotype ont été deux découvertes très appréciées.

L’histoire d’Ulysse, quoique déjà connue par une partie de la classe, a été mieux assimilée grâce aux phases de réécriture et d’illustration, qui leur ont demandé de bien saisir les informations-clés du récit.

L’enseignante s’est réjouie de l’implication de ses élèves au cours de cet atelier et a noté l’acquisition de compétences en compréhension et restitution de l’histoire, en vocabulaire, en culture générale, ainsi qu’en arts visuels, en capacité de travailler en groupe et en écoute. C’est une expérience qu’elle aimerait renouveler, autour d’autres techniques de fabrication et de narration.