Dans le cadre du projet Inclusive Nature Experience (INE), nous avons mené du 8 au 18 septembre 2025 un cycle d’ateliers cyanotype en partenariat avec l’UFCV Pornichet et l’UFCV Pontchâteau, avec le soutien du Parc naturel régional de Brière. Deux groupes d’adultes en insertion sociale, accompagnés par leurs animatrices Alice Tartoué et Sylvie Gouret, ont participé à ce projet artistique et inclusif autour du thème de l’eau et du rapport à la nature.
Séance 1 – Immersion en Brière
Les deux groupes se sont retrouvés à Saint-Malo-de-Guersac pour une journée de découverte. Après la montée (courageuse pour certains !) au belvédère de Rozé et un pique-nique au bord du canal, Florence Buron, médiatrice du Parc, a présenté la richesse écologique et culturelle de la Brière : usages de l’eau, faune, flore, menaces comme le botulisme.
Munis de jumelles et d’une longue-vue, les participants ont observé les oiseaux du marais : chevalier gambette, spatule, martin-pêcheur ou foulque macroule… Une balade jusqu’à la réserve Pierre Constant a permis d’explorer la biodiversité et de récolter des végétaux en vue des futurs cyanotypes.

Séance 2 – Premiers pas créatifs
À Pornichet, malgré la pluie empêchant la pratique, l’atelier s’est concentré sur la composition des images et l’écriture des textes grâce à des techniques ludiques d’expression (« Je me souviens… », anagrammes, « J’aime quand… »). Certains participants ont même écrit des poèmes. Des sons et ambiances ont aussi été enregistrés.
À Pontchâteau, sous un ciel plus clément, le groupe a pu réaliser ses premiers cyanotypes. Répartis en ateliers tournants, ils ont alterné entre illustration et écriture.
Séance 3 – Cyanotypes et balades sonores
De retour à Pornichet, les cyanotypes ont pu être réalisés en lumière naturelle et artificielle.
À Pontchâteau, une journée ensoleillée a permis de poursuivre les créations tout en s’offrant une balade le long du Brivet pour capturer des sons liés à l’eau et au paysage.

Ressentis et découvertes
Pour de nombreux participants, la perspective de « créer » générait d’abord de l’angoisse : peur de la feuille blanche, du regard du groupe, du « je ne suis pas capable ». La balade initiale en pleine nature a été essentielle pour lever ces freins. L’observation des oiseaux, la cueillette de plantes et l’immersion dans le marais ont nourri l’inspiration.
Au fil des séances, chacun a trouvé sa place et a pu réaliser une image, un texte et un son. Les participants, parfois confrontés à la fatigabilité, à la phobie sociale ou aux angoisses, ont unanimement souligné le bien-être et le plaisir procurés par ces moments partagés en extérieur.
La rencontre entre les deux groupes, les animatrices et les médiateurs du parc a également été riche et stimulante. Les animatrices ont elles-mêmes découvert un nouvel outil artistique et inclusif, qu’elles ont expérimenté aux côtés de leurs groupes. Certains participants ont même continué l’expérience chez eux, reproduisant des cyanotypes de manière autonome.
Et après…
Les créations – cyanotypes, textes et sons – seront réunies dans un livret et une exposition, réalisés par Les Apprimeurs. Elles seront présentées lors de la Fête de l’eau le 5 octobre, où les participants partageront leur travail avec le public.
Une belle aventure artistique, humaine et écologique, qui illustre la force du lien entre nature, inclusion et création.